Chaque mois, votre newsletter vous propose de découvrir les réponses d’un membre du club au « questionnaire du karateka », dit aussi « portrait chinois de karatékas », conçu par Sophie.
Aujourd’hui Térence, ceinture jaune et membre du club depuis cette année, nous raconte comment il a surmonté son trauma du « yono-cata », nous révèle qu’il travaille ses katas en promenant son chien (mais comment fait-il, ndlr), et nous livre en confidence son surnom de karatéka, que nous promettons de ne pas répéter.
Après avoir commencé par les sensei et les ceintures noires (respect, toujours !), nous ouvrons à présent le questionnaire à tou.t.es : n’hésitez pas envoyer vos réponses à srabau [AT] free.fr
yoi ! Tenez-vous prêt·es !
Quel est ton premier souvenir de karaté ?
[Térence] Ich, ni, san. J’ai pris quelques cours de Karaté quand j’avais 5 ou 6 ans et j’ai jamais oublié ces trois mots. J’étais impressionné et terrorisé de voir les vrais karatékas sur le tatami et je crois que j’ai pas continué parce que j’avais trop peur de passer au milieu. Mais j’ai repris du service 31 ans après !
Te souviens-tu de ton premier passage de grade (et peux-tu nous en dire deux mots) ?
[T] Ah ben ça… Je m’en souviens parfaitement bien. Ayant commencé le 31 octobre, je ne pensais pas pouvoir passer mon premier grade en décembre, mais le mardi, avant le passage du vendredi, Marie a demandé à toutes les ceintures blanches de présenter Yono kata (qu’ils se soient inscrits au passage de grade ou non) devant tout le monde à la fin du cours. Je ne le connaissais pas bien et ça m’a tellement stressé que j’ai oublié le peu que je connaissais. Il s’est passé ce qui devait se passer, j’ai fait le pire passage possible. La honte ! J’avais vraiment les boules.
Mais dans le tram, en rentrant après le cours, Marie m’a dit une phrase qui m’a fait beaucoup de bien. Elle a dit « Si on attend d’être prêt pour passer un grade, on ne le passe jamais. »
Ça m’a reboosté et je me suis mis un coup de pied au derrière. J’ai décidé de passer le grade au moins pour voir à quoi ça ressemblait. De toutes façons je savais que je ne pouvais pas faire pire que ce que j’avais fait le mardi. J’ai bossé tous les jours avec une vidéo, je faisais mon kata chez moi, dehors en promenant mon chien (à l’abri des regards quand même…) et j’ai réussi mon passage de grade le vendredi. Je n’en revenais pas. J‘ai pris ma revanche sur le passage du mardi, une bonne dose de motivation pour la suite et ça m’a redonné confiance en moi.
Le premier dan (la ceinture noire), pour toi, c’est une utopie, un rêve, un horizon lointain, un projet, un jour peut-être, après-demain, impossible-pas pour toi, autre chose ?
[T] C’est un petit mélange de tout ça. En tant que ceinture jaune ça me semble être un rêve lointain mais je pense que ça fait partie du chemin de tout art martial et j’espère qu’un jour j’aurai acquis toutes les bases qui me permettront d’obtenir la ceinture noire et de faire du karaté pour de vrai. C’est à partir de la ceinture noire que le véritable apprentissage commence non ?
Allez, on arrête, de parler de la ceinture noire. Est-ce que tu as une ambition, un projet, un rêve en venant pratiquer, ou est-ce que tu attends de voir venir ?
[T] Je viens pour me défouler, pour prendre du plaisir à travers les enseignements que je reçois et les copains et les copines que je suis heureux de retrouver à chaque cours. Ma seule ambition est de vouloir progresser dans ma pratique du karaté.
Quel est ton plus beau souvenir de karatéka ?
[T] À ce jour, l’obtention de ma ceinture jaune est le plus beau souvenir de ma courte vie de karatéka. Mais c’est le premier d’une longue série j’imagine.
Edit : c’est le TIP ! J’ai vraiment adoré ce week-end. Je n’avais jamais fait autant de karaté et je suis très heureux d’avoir pu passer autant de temps avec les copains et les copines du club. J’ai tout particulièrement aimé la préparation et le passage du kata en équipe. Ça nous a rapprochés de travailler ensemble et j’ai redoublé d’efforts pour être à la hauteur pour Lucas et Gilles. Lors du passage, je sentais leur présence derrière moi et ça m’a donné plus confiance en moi. C’était très stimulant. Je suis particulièrement reconnaissant d’avoir partagé cette expérience avec eux.
Sinon l’ambiance durant les deux jours était super et puis c’était quand même top de pratiquer sur un tatami dans ce magnifique gymnase ! Je garderai un merveilleux souvenir de mon premier TIP.
Et ton pire souvenir (si tu en as un) ?
[T] J’en ai parlé plus haut, il s’agit de mon passage de Yono-cata le mardi 12 décembre 2023. Mais en même temps, je pense que je pourrai difficilement faire pire donc c’est aussi un soulagement.
C’est entendu, le karaté est le plus beau des arts martiaux, mais si tu devais en pratiquer un autre, cela serait ?
[T] Il se trouve que j’en pratique un autre que j’ai commencé cette année également. Je fais de l’aïkido dans le club Aïkido en Seine avec Hélène Doué. J’adore. C’est très différent du karaté et je trouve que ces deux arts martiaux sont très complémentaires. On pratique plutôt en solo au karaté alors que ça n‘existe pas à l‘aïkido qui se pratique exclusivement en binôme.
Ça me permet de suivre 3 voire 4 cours d’arts martiaux par semaine. Je suis ravi de passer tout ce temps en kimono !
Pratiques-tu, ou as-tu pratiqué, un autre sport ? Quel lien (ou quelle absence de lien) avec le karaté ?
[T] En plus du karaté et de l’aïkido je pratique le yoga au centre LGBT depuis quelques années, je marche beaucoup avec mon chien et je vais régulièrement à la salle. Je fais aussi un peu de pilates à la maison. Je pense que toute pratique sportive a des répercussions positives sur les autres pratiques.
Ado, je faisais 8 heures de gym par semaine, j’adorais ça. Mais j’ai arrêté suite à un salto arrière tendu avec atterrissage sur le parquet (et les douleurs qui vont avec) qui m’a complètement bloqué sur les acrobaties alors que c’était ce que j’aimais le plus. Ça me manque.
J’ai cru pendant de très longues années que je n’aimais pas le sport, mais aujourd’hui je sais que j’ai trouvé mon truc et je ne peux plus passer une journée sans en faire.
Faire de la musique ou chanter, peindre, écrire, filmer etc. Quelle activité artistique, selon toi, s’accorde le mieux avec la pratique du karaté ?
[T] Je dirais la danse avec les katas et encore plus avec les katas en équipe que je découvre avec la préparation pour le TIP. C‘est assez étrange parce que je n‘aime pas particulièrement danser à la base, à part dans mon salon, comme un fou, avec Björk à fond. Mais j‘adore les katas, notamment en équipe, qui se rapprochent beaucoup d‘une chorégraphie
On est mardi, ou vendredi, Il est 19h, l’heure de se préparer pour l’entraînement de karaté : comment te sens-tu ?
[T] Crevé, au bout de ma vie même, après une journée crevante au collège mais je sais qu‘une fois en kimono au dojo, je vais m‘éclater et retrouver de l‘énergie.
Si tu étais un kata, cela serait lequel ? (Tu as le droit de nommer un kata que tu ne maîtrises pas encore !)
[T] Je ne les connais pas tous, mais j‘adore le kata que Jean-Charles, Romain et Matthieu ont préparé pour le TIP : Pinan Godan. Nipaïpo est aussi vachement sympa. J’adore quand Christian nous explique l’objectif des techniques réalisées : un crâne explosé par là, un coude en miette de ce côté, et hop, là on se débarrasse d’un corps…
Si tu étais une technique de défense ? Et une technique d’attaque ?
[T] Gedan baraï en défense parce que j‘adore le nom et que j‘aime bien la technique et en attaque je dirais gyaku tsuki.
Nous récitons à la fin de chaque séance les « principes du dojo » (Les principes du dojo – Niji-Kan Karaté-Do). Est-ce qu’il y en a un que tu préfères ?
[T] Je les trouve tous essentiels mais je suis perturbé par itotsu doryoku parce que ce qu‘on dit lors de la récitation des principes du dojo n‘a rien à voir avec ce qui est écrit. 😅
Sinon j‘aime bien itotsu yuki parce que yuki veut aussi dire neige en japonais (avec avec un autre kanji) et je me demandais le rapport entre la neige et le karaté jusqu‘à ce que je lise les principes du dojo …
Où rêverais-tu de pratiquer ?
[T] Dans un dojo traditionnel japonais en bois comme on les voit dans les mangas. Il aurait un tatami et des portes coulissantes en bois qui donnent sur un beau jardin japonais.
As-tu un message ou un conseil à faire passer depuis le futur au jeune ou à la jeune ceinture blanche que tu as été ? Et si tu es encore ceinture blanche, as-tu un message à te faire passer ?
[T] J‘étais ceinture blanche il y a encore quelques semaines. Néanmoins, je me dirais simplement de continuer d‘apprendre, d‘être patient et de ne pas trop me mettre la pression mais de rester sérieux et de prendre du plaisir.
Qui ne connaît pas Niji-Kan ! Mais tu l’as connu comment notre club ?
[T] Un peu par hasard, suite à un cours d’aïkido durant lequel le prof a beaucoup parlé de karaté. Je me suis dit que ça pouvait être complémentaire de faire un autre art martial et j‘ai regardé des clubs pas loin de chez moi dans le 13ème, puis comme je fais du yoga au centre LGBT j‘ai eu l‘idée de chercher un club de karaté LGBT et c’est avec une immense joie que j‘ai trouvé Niji-Kan. J‘ai jeté un coup d’œil au compte Instagram du club et j‘ai envoyé un message pour me renseigner. C‘est Éthan qui m‘a répondu, il a été très rassurant et patient avec moi en répondant à chacune de mes (trop) nombreuses questions et il m‘a convaincu de venir faire un essai. J’ai immédiatement accroché (Merci Éthan !!!) grâce à la bonne ambiance du club et à l’humour cinglant de Christian
Niji-kan, à part le meilleur club de karaté au monde, c’est quoi pour toi ?
[T] Niji-Kan c’est une chance. C‘est un club dans lequel je me sens bien, dans lequel je me vois sur le long terme. Un club qui me fait grandir à travers la pratique de cet art martial et qui m‘a permis de rencontrer de belles personnes. Le fait d‘être un club LGBT ouvre également des perspectives incroyables comme la possibilité de participer aux Gay Games et je trouve que ça donne une autre dimension à la pratique. Je suis extrêmement fier de faire partie du seul club de karaté LGBT de France et je remercie toutes les personnes qui l‘ont créé et le font vivre.
Karaté Kid ? Petit Panda ? Ours flexible ? Gazelle énervée ? Est-ce que tu as un surnom secret que tu te donnes quand tu pratiques ? Et sinon, c’est peut-être l’occasion de t’en créer un : promis, on ne le répètera pas !
[T] Humm je suis un peu embêté, le seul surnom qui me vient à l‘esprit n’est pas très karaté… c’est « rosse coquine ». Mais n’allez pas imaginer des trucs hein, c’est ma nièce m‘avait dit que j‘étais une « rosse coquine », ça m’avait fait marrer, je l’ai dit à Éthan et depuis il m’appelle comme ça. 🤭
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