A l’occasion de la journée internationale de la visibilité lesbienne, je suis partie en exploration pour savoir ce qu’il en était des lesbiennes et du sport. Je précise que je n’y connais pas grand-chose en la matière : d’autres voudront peut-être compléter ou corriger les informations que j’ai trouvées !
Première surprise, il est peut-être plus facile d’être une femme lesbienne qu’un homme gay dans le monde du sport. Hélas, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle : dans un monde sportif souvent viriliste, une lesbienne, réputée moins féminine, tend à être plus valorisée et acceptée, qu’un homme gay, réputé moins viril. Comme l’écrit Louise Déjeans dans une étude de référence sur la question : « Dans un espace sportif qui place le masculin au sommet de la hiérarchie des valeurs et valorise une économie de la performance, les femmes qui transgressent les normes de leur sexe semblent trouver plus aisément leur place ».
Bref les stéréotypes ont la vie dure et les lesbiennes restent associées à la virilité…
Pas si facile d’ailleurs d’être une lesbienne out dans le sport malgré quelques stars qui cachent une forêt composée d’un doux mélange de misogynie et de lesbophobie. Il n’y a qu’à lire, pour s’en convaincre, le témoignage Cécile Chartrain, co-fondatrice et co-présidente de l’association Les Dégommeuses « L’homophobie touche aussi le sport féminin, elle emprunte seulement des formes plus symboliques ; les manifestations d’homophobie chez les filles sont plutôt l’injonction au silence et l’invisibilisation. La violence est peut-être moins souvent physique et verbale que chez les garçons, mais elle n’en demeure pas moins réelle. »
Bref, pour une Megan Rapinoe, star lesbienne du football et militante, ou une Amélie Mauresmo qui s’est d’ailleurs toujours défendue d’être une militante (…), les lesbiennes sont nombreuses dans le sport, à préférer « rester discrètes ».
Il reste donc du travail et Niji-kan y contribue assurément !
En attendant, et puisque décidément Sappho n’a rien écrit sur le sport, on peut se consoler en cherchant dans les rayons de nos librairies préférées quelques « romances sportives lesbiennes »…
Et dans un genre un peu moins teinté d’eau de rose, on pourra contempler les belles photographies d’Alice Austen (1866-1952), photographe lesbienne qui aimait photographier ses amies et amantes en plein exercice sportif
Toujours pas d’intrigue ou de photo évoquant les amours de deux belles karatékas, mais il n’est pas interdit d’espérer…
Sophie

Alice Austen, Femmes avec des biclyclettes, Années 1890

Alice Austen, femmes jouant au tennis vers 1895

Alice Austen, Daisy Elliott et Violet Ward, 1895
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