Journée mondiale de lutte contre le sida

Journée mondiale de lutte contre le sida, fut établie le 1er décembre 1988 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et le droit de tenir cette manifestation chaque année a été approuvé par l’Assemblée générale des Nations unies.

Elle est consacrée à la sensibilisation de la pandémie du VIH/sida et a lieu tous les 1er décembre.

Notre association a été créée en 1993, il y a 30 ans, dans une période particulièrement difficile pour la communauté LGBTQI+ alors gravement impactée par la pandémie du VIH/sida. Entre le début de l’épidémie et fin 1993, près de 30,000 cas ont été enregistrés en France et, parmi eux, 57% sont décédés. Rien qu’au cours de l’année 1993, le nombre de nouveaux cas de sida a augmenté de 7,6% (Bulletin épidémiologique hebdomadaire du ministère de la santé). Les hommes ont été les plus touchés (4/5ème des décès). Chez les personnes de 25-34 ans, plus de 15% des décès étaient dus à la maladie. Les épidémiologistes qualifient d’éffarente la progression de la maladie.

Depuis la découverte des trithérapies (1995 et mise en place en 1996-97), la situation a beaucoup changé et les personnes séropositives soignées vivent maintenant en bonne santé. Il reste toutefois des enjeux sociétaux importants pour les personnes qui vivent avec le VIH. Le sport est un de ces enjeux, car il représente une activité non seulement physique mais aussi sociale.

Quels sont les risques d’être contaminé·e par le sang d’une personne séropositive blessée lors de sa pratique sportive ?

La fédération de karaté a consulté le monde scientifique et médical qui se prononce ainsi :

“Les blessures hémorragiques au visage ne sont pas rares en karaté de compétition. Néanmoins, le risque d’infection par le VIH est extrêmement faible. Dans les sports de contact et les arts martiaux, les athlètes, les juges et le personnel doivent reconnaître et appliquer de simples recommandations : les blessures hémorragiques des mains dues au contact avec les dents de l’adversaire peuvent être minimisées par le rembourrage des poings.” [PubMed]. Ces mesures de gestion font déjà partie du quotidien des karatékas, indépendamment des questions liées aux risques de transmission virale.

Par ailleurs, les antirétroviraux réduisent aujourd’hui très efficacement le risque de transmission. Dans les années 2000 on considère déjà que, sous certaines conditions, une personne séropositive sous traitement dont la charge virale est indétectable ne peut pas transmettre le VIH (Race, 2001 ; Vernazza et al., 2008). Aujourd’hui, avec 20 ans de recul, les études scientifiques (notamment les études à grande échelle PARTNER-1 et PARTNER-2) ont prouvé qu’une personnes qui suit sont traitement ne peut pas transmettre le VIH. C’est le fameux concept anglo-saxon Undetectable = Untransmittable (U=U), autrement dit

Indétectable = Intransmissible (I=I)

Chez Niji-Kan le statut sérologique des adhérent·es n’est pas un sujet et la sérophobie n’a pas sa place. Nous savons aussi qu’avec la couverture thérapeutique actuelle (grâce à laquelle “I=I”), les campagnes de dépistage, les traitements prophylaxie pré-exposition (PrEP), et notre pratique du karaté, le risque d’une transmission est virtuellement nul.

Au delà de cela, il faut rappeler que les personnes LGBTQI+ positives au VIH subissent une double discrimination au quotidien, du fait de leur statut sérologique et de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Notre association est un espace accueillant (“safe”) pour tous·tes !

Pour conclure, laissons la parole à Fabien Ara, ami et ancien de Niji-Kan qui joue ici un petit dialogue avec une tatie décidément bien maladroite lorsqu’elle s’adresse à une personne séropositive 🤦‍♀️

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Sources :