Portrait de Florie

Chaque mois, votre newsletter vous propose de découvrir les réponses d’un membre du club au « questionnaire du karateka », dit aussi « portrait chinois de karatékas », conçu par Sophie.

Aujourd’hui, Florie nous parle des liens qu’elle fait entre karaté, danse, qi gong, mais aussi calligraphie…

Après avoir commencé par les sensei et les ceintures noires (respect, toujours !), nous ouvrons à présent le questionnaire à tou·tes : n’hésitez pas à ajouter des questions auxquelles vous rêver de répondre, à en supprimer d’autres si ça vous chante et envoyez vos réponses à srabau [at] free.fr

Yoï ! Tenez-vous prêt·es !

Quel est ton premier souvenir de karaté ?

[Florie] Je n’ai pas pratiqué le karaté plus jeune, donc mon premier souvenir de karaté est celui de mon cours d’initiation avec Niji-Kan, en mars ou avril 2022 : au sortir des confinements, j’avais envie d’expérimenter un art martial qui me sorte de la danse, et de pratiquer dans un espace lgbtqia+. Peut-être que je peux quand même mentionner mon oncle et ma tante, tous deux ceintures noires de karaté, qui ont longtemps pratiqué le karaté, ce qui m’impressionnait beaucoup.

Te souviens-tu de ton premier passage de grade (et peux-tu nous en dire deux mots) ?

[F] Oui. J’étais très stressée. J’ai oublié tout mon (maigre) vocabulaire de karaté pendant le kihon, passé mon temps à me retourner pour regarder ce que faisaient mes coéquipier·es, et finalement fait un YO NO KATA à peu près correct. En situation de stress, j’ai plus de facilité à réaliser les katas que j’ai bien travaillés, qu’à suivre le travail solo ou à deux lorsqu’il faut transcrire les indications en japonais dans les mouvements.

Le premier dan (la ceinture noire), pour toi, c’est une utopie, un rêve, un horizon lointain, un projet, un jour peut-être, après-demain, impossible, pas pour toi, autre chose ?

[F] Ça n’est pas tellement un objectif pour moi. Je suis plutôt attirée par la pratique et la discipline du karaté, que par les passages de grade, et donc l’idée de demander une validation extérieure sur ma pratique que je veux plutôt intérieure, ne me parle pas tellement.

Allez, on arrête, de parler de la ceinture noire. Est-ce que tu as une ambition, un projet, un rêve en venant pratiquer, ou est-ce que tu attends de voir venir ?

[F] Si je me suis tournée vers le karaté après des années de pratique de danse contemporaine, danses afros, etc. C’était pour sortir du côté « esthétique » et très observé de la danse, du besoin de correspondre à un certain type corporel, et à la recherche aussi d’une pratique qui me permettre d’avoir plus confiance en moi, de savoir poser des limites corporelles, physiquement et mentalement.

J’ai aussi envie de développer cette « bulle » qui me permet de pratiquer en étant centrée sur moi-même, sans rechercher de validation ou d’approbation de l’autre.

Quel est ton plus beau souvenir de karatéka, à ce jour ?

[F] J’ai beaucoup aimé le TIP, j’y participais pour la première fois en 2024. Quand je m’y suis inscrite, je me suis motivée pour y arriver avec un kata bien maîtrisé (JUNI NO KATA), et je suis arrivée 3ème de mon groupe débutant·es et intermédiaires. Parce que je n’aime pas devoir me soumettre à la validation extérieure, mais j’aime bien la compétition 😉 D’ailleurs j’aime beaucoup la pratique du kumite.

Et ton pire souvenir (si tu en as un) ?

[F] Je crois que les passages de grade en kihon restent un moment de stress que je n’aime pas… Ça viendra peut-être avec le temps !

C’est entendu, le karaté est le plus beau des arts martiaux, mais si tu devais en pratiquer un autre, cela serait ?

[F] Ça fait plusieurs années que je pratique le qi gong, un art martial interne chinois. Il permet de développer concentration et conscience de soi, avec une attention particulière à la respiration, des mouvements lents et conscients, et une approche qui s’appuie sur la médecine traditionnelle chinoise, tenant compte des cinq saisons chinoises (automne, hiver, printemps, été et intersaison), des émotions et besoins particuliers à chaque saison.

D’ailleurs, si ça tente quelques personnes, je pourrai proposer une initiation avant un cours de karaté ?

Pratiques-tu, ou as-tu pratiqué, un autre sport ? Quel lien (ou quelle absence de lien) avec le karaté ?

[F] Je l’ai déjà nommée, la danse que j’ai laissée en suspens ces dernières années. J’ai commencé à pratiquer les danses de couples, rock, puis swing et lindy hop, vers mes 15 ans, puis à la trentaine, avant de pratiquer des danses afro-contemporaines, du Congo et du Sénégal avec les percussions en live. Des pratiques très vivantes et expressives.

Le lien que je fais entre ma pratique de danse contemporaine, le qi gong et le karaté, c’est l’attention que je porte à mon corps, à mes sensations corporelles et à ma respiration. J’aimerais développer aussi une meilleure compréhension des mouvements du karaté (passer la hanche, par exemple) avec mon expérience des danses afro-contemporaines, où on travaille beaucoup avec l’appui dans le sol, et le mouvement qui s’impulse dans ces appuis au sol.

Faire de la musique ou chanter, peindre, écrire, filmer etc. Quelle activité artistique, selon toi, s’accorde le mieux avec la pratique du karaté ?

[F] J’ai expérimenté l’année dernière quelques séances de calligraphie japonaise. J’ai déjà beaucoup parlé de la danse, mais si je devais rajouter une activité artistique, ce serait celle-ci, de sortir le trait de pinceau juste, sur la feuille de papier blanche, comme la ceinture noire sur le karaté-gi.

On est mardi, ou vendredi, Il est 19h, l’heure de se préparer pour l’entraînement de karaté : comment te sens-tu ?

[F] Pour arriver à 20h à l’entraînement, je dois partir à 19h de chez moi, voire encore plus tôt si je veux pratiquer avant le début de l’entraînement ! Alors souvent, je me sens à la bourre, je n’ai pas fini ce que je voulais faire !

Mais plus je m’attache au karaté, mieux je m’organise pour être présente et arriver à temps pour pratiquer et participer aux entraînements, au moins une fois par semaine.

Si tu étais un kata, cela serait lequel ? (Tu as le droit de nommer un kata que tu ne maîtrises pas encore !)

[F]  J’ai une affection particulièrement pour PINAN SANDAN, travaillé l’année dernière avec Christian puis Mathieu : ce n’est pas un kata de « mon niveau », mais j’apprécie qu’il soit court, et la position shiko dachi. Donc ça m’a amusée de le travailler et de le présenter à la fin de l’année dernière.

Si tu étais une technique de défense ? Et une technique d’attaque ?

[F] En défense, gedan baraï. Et en attaque, un tsuki classique, avec le kiaï.

Nous récitons à la fin de chaque séance les « principes du dojo » (Les principes du dojo – Niji-Kan Karaté-Do). Est-ce qu’il y en a un que tu préfères ?

[F] J’ai déjà bien du mal à les retenir (on en parle, du fait que leur écriture n’a rien à voir avec la manière dont ils sont prononcés ?). Et si je devais en choisir un : hitotsu nintaï, la patience !

Où rêverais-tu de pratiquer ?

[F] Sur la grande muraille de Chine, au lever du soleil 😊

As-tu un message ou un conseil à faire passer depuis le futur au jeune ou à la jeune ceinture blanche que tu as été ? Et si tu es encore ceinture blanche, as-tu un message à te faire passer ?

[F] Ma ceinture blanche n’est pas si loin, donc je dirais : amuse-toi ! Prends plaisir à l’entraînement ! Et n’écoute pas Christian qui se moque des mouvements mal réalisés (tout le monde est logé à la même enseigne, de toute façon).

Qui ne connaît pas Niji-Kan ! Mais tu l’as connu comment notre club ?

[F] Une amie (Macha) m’en a parlé à plusieurs reprises, je me suis connectée sur les réseaux sociaux, j’ai hésité et finalement me suis motivée pour participer aux séances découvertes !

Niji-kan, à part le meilleur club de karaté au monde, c’est quoi pour toi ?

[F] Un espace d’apprentissage, l’occasion de retrouver et de rencontrer des gen·tes sympas, de faire des sorties jeux, apéros et drag queer !

Karaté Kid ? Petit Panda ? Ours flexible ? Gazelle énervée ? Est-ce que tu as un surnom secret que tu te donnes quand tu pratiques ? Et sinon, c’est peut-être l’occasion de t’en créer un : promis, on ne le répètera pas !

[F] Pas de surnom secret pour le moment, j’hésite entre ourse tranquille et jack in the box, c’est dire !